La stratégie paysagère
La deuxième partie de l’étude a pour enjeu de construire une stratégie commune d’adaptation au monde de demain, à l’échelle des différentes unités paysagères.
Elle vise à améliorer le cadre de vie des habitants et à préserver la diversité des paysages.
La démarche est guidée par le diagramme du développement durable, au regard des différents enjeux territoriaux développés dans le diagnostic.
Trois axes de réflexion aboutissent à la définition d’objectifs de qualité paysagère:
Quimper confluente, une ville fluide et accueillante.
Quimper rayonnante, une ville attractive et apaisée.
Quimper inspirante, une ville vivante et aérée.
Chacun de ces axes est détaillé par plusieurs approches paysagères,
elles-mêmes déclinées en objectif de qualité paysagère (OQP).
Quimper confluente, une ville fluide et accueillante
Quimper est une commune structurée autour de la trame de l’eau avec différents affluents du Steïr et de l’Odet qui participent à une qualité paysagère et du cadre de vie évidents.
Cette étoile bleue est un atout pour identifier l’armature d’espaces publics plantés actuels et potentiels dans la ville habitée. Elle est au coeur de ce premier axe de réflexion, et met en surbrillance la confluence, bien connue de toutes et tous, origine de la ville-centre.
En effet, les différents corridors identifiés sur la carte ci-dessous, mettent en évidence des surfaces à sanctuariser pour les activités de loisirs et de détente dans les quartiers habités.
Les différentes branches de l’étoile bleue s’étoffent d’une large couverture végétale, souvent boisée, pour imaginer des parcours climatisés et ressourçants à proximité des habitations. Qu’on soit habitant de la vallée du Frout ou de la vallée du Keriner, l’accessibilité à des espaces naturels et publics structurants est rendu possible par la voie de l’eau.
En suivant son parcours, l’idée serait de pouvoir se rendre sans encombre de la baie de l’Odet jusqu’au Stangala.
La combinaison vertueuse de l’eau et du végétal est un atout considérable pour l’attractivité de la commune et absorber les épisodes pluvieux extrêmes. La trame verte et bleue engage une réflexion globale communale sur les mobilités alternatives, sur l’accessibilité à des espaces récréatifs de qualité, et sur la capacité du territoire à vivre avec les risques d’inondation et de submersion. Le plan de paysage propose une nouvelle terminologie propre à la ville de Quimper, la trame Glaz pour favoriser la biodiversité en respectant les sols et leur qualité, ainsi que celle des espaces publics et une agriculture raisonnée.
Quimper rayonnante, une ville attractive et apaisée
Ce deuxième axe de réflexion met en évidence l’importance de réfléchir au schéma viaire, notamment avec le conseil départemental car les grands boulevards qui ont été construits dans les années 60-80 sont en limite proche de quartiers habités résidentiels. Ils sont circulés à 90 ou 110 km/h en fonction des tronçons et sont une source de nuisances importantes et diverses.
En parallèle du sujet automobile, il est opportun de réfléchir à un schéma de déplacements alternatifs, de vallée en vallée pour désenclaver les quartiers et s’émanciper du pétrole. Les continuités pourraient se faire en périphérie de centre-ville, et traverseraient les différents quartiers de Penhars, Kerfeunteun, Cuzon, Ergué-Armel, Prat-Maria en se basant sur le maillage des espaces publics structurants identifiés dans le première axe. Dans les collines boisées de Penhars, le vallon de Kermabeuzen et le Steïr habité, les espaces publics à préserver se succèdent et les quartiers pourraient être décloisonnés facilement.
En orange, sont pointées toutes les entrées de villes pouvant faire l’objet d’une restructuration en tenant compte de la qualité des limites d’activités commerciales, artisanales, privées et industrielles afin de préserver une qualité de vue sur les reliefs à l’image de la vallée du Frout, autour des bassins plantés de Tréqueffélec. Cette entrée de ville est préservée d’urbanisation avec des coteaux abrupts, difficilement constructibles. Elle reflète l’image de ville dans les collines, en limite des quartiers de Kerfeunteun et de Cuzon.
Si des parcelles privées venaient à être en vente, la ville de Quimper pourrait préempter afin de garantir un itinéraire sécurisant pour les modes alternatifs à la voiture dans un environnement boisé et ressourçant.
Faisant écho à la fresque paysagère, la continuité le long de l’Odet pour relier les gorges du Stangala avec l’anse de Saint-Cadou est une attente très forte des habitants. Des points durs, de blocage, ont déjà été relevés dans le diagnostic comme le port du Corniguel par exemple ou la discontinuité entre les plaines de Locmaria et la base de loisirs Creac’h Gwen le long du fleuve. Les participant·es ont, évoqué la construction d’un ouvrage sur l’Odet pour boucler un itinéraire de rive en rive. Plus simplement, un navibus ou un bac pourrait être mis en place pour faciliter les traversées du fleuve.
Quimper inspirante, une ville vivante et aérée
Ce troisième axe de réflexion met en évidence l’importance de structurer une politique globale à l’échelle de la commune et avec tous les partenaires et acteurs travaillant sur les sols.
L’idée est de vulgariser au plus grand nombre l’importance du maintien et de la restauration des sols, dans toutes les situations connues à ce jour dans le territoire.
Qu’on se trouve en amont de la confluence sur le plateau agricole, ou dans les quartiers habités de Prat-Maria et Ergué-Armel, le maintien des sols est un enjeu considérable participant à l’élaboration d’une trame Glaz structurante à l’échelle de Quimper et au-delà des limites communales.
En fonction des sous-sols en place et des potentialités urbaines à venir, l’étude affinée des sols est décisive dans les orientations d’aménagement, avec une attention toute particulière devant porter sur : la restauration des sols pollués et leur traitement à l’échelle locale, la renaturation des sols en place avec des recherches appliquées sur la qualité agronomique et biologique des sols pour une utilisation dans l’aménagement des espaces publics structurants, la sobriété foncière et perméable avec une mutualisation des espaces extérieurs pour une diversité d’usages en fonction de la journée, de la semaine, des saisons, l’adaptation des végétaux aux conditions locales et une recherche d’homogénéité dans la qualification des limites privées, la préservation des motifs bocagers pour garantir une infiltration de l’eau et un équilibre du cycle d’amont en aval.
Les fresques paysagères
A l’occasion, l’étude a été nourrie du travail collaboratif organisé pendant les fresques paysagères en novembre 2024. L’atelier s’est déroulé dans la salle de réunion des Halles Saint-François, un samedi après-midi. Les participants ont choisi la thématique sur laquelle ils allaient contribuer, par groupe de 8 à 10 personnes : Quimper résiliente, Quimper autosuffisante et Quimper onirique.
Les participants ont contribué à l’étude en deux temps. Le premier, organisé en table ronde, a permi à chacune et chacun de s’exprimer sur la thématique choisie. Ensuite, chaque fresque a été complétée par des éléments graphiques (dessins, collages, gommettes) et des textes.